Faire un miroir avec apt-mirror de raspberry.org

Je ne vais pas vous réexpliquer comment faire un miroir local, mais comment arriver à faire un miroir pour le raspberry Pi.

Si vous essayez d’utiliser apt-mirror sur une version plus ancienne que Quantal, vous aurez une erreur disant que apt-mirror ne peut localiser le dépôt arm (binary-arm/Packages.gz). Or, il devrait chercher armhf (binary-armhf/Packages.gz)!

Il suffit d’aller modifier /usr/bin/apt-mirror avec un éditeur quelconque pour modifier la ligne 269 ainsi:

remplacer

if($config_line =~ /deb-(alpha|amd64|armel|arm|hppa|hurd-i386|i386|ia64|lpia|m68k|mipsel|mips|powerpc|s390|sh|sparc)/) {
par

if($config_line =~ /deb-(alpha|amd64|armel|armhf|arm|hppa|hurd-i386|i386|ia64|lpia|m68k|mipsel|mips|powerpc|s390|sh|sparc)/) {

en fait, on rajoute armhf avant arm, afin qu’il ne s’arrête pas sur la première correspondance, qui serait incomplète.

Sauvegardez, et ajoutez ensuite dans le fichier /etc/apt/mirror.list la ligne suivante:

deb-armhf http://mirrordirector.raspbian.org/raspbian/ wheezy main contrib non-free rpi

Il ne vous reste plus qu’à lancer apt-mirror pour créer votre miroir local et accélérer le téléchargement des paquets de votre Raspberry Pi.

Rien ne va plus, tout est en panne

Au delà de la polémique qu’il peut y avoir sur le système d’exploitation ou des logiciels choisis, il faut se rappeler une chose: ce n’est pas qu’un système informatique peut tomber en panne, c’est qu’il va tomber en panne un jour ou l’autre.

Plus un commercial me vante la stabilité de son système, plus j’ai peur. Que ce soit dans l’informatique ou dans d’autres domaines. Or, aujourd’hui, l’informatique et les systèmes embarqués sont partout, y compris dans les voitures.

Là où un simple miroir ne peut pas se mettre en carafe, on remplace ceux ci par des caméras + écrans ((où le seul intérêt à mes yeux serait l’enregistrement des informations, le stockage, le traitement et la conservation des données, y compris envers la CNIL, rendent la chose compliquée et coûteuse)), là où un simple interrupteur fait son office, on installe un système intelligent sensé nous simplifier la vie ((mon micro ondes refuse de décongeler mon pain, considérant qu’il n’est pas assez lourd pour justifier la mise en route du four. Je suis obligé de rajouter du poids (2 verres d’eau) pour que la pesée fonctionne et que le four( daigne adapter sa puissance au produit…)), là où in simple téléphone permettait d’appeler les secours, il lui faut maintenant une alimentation et il ne fonctionne plus en cas de coupure électrique.

Plus on rajoute d’éléments dans la chaine de fonctionnement, plus on fragilise le système complet en cas de faille dans l’un des éléments. Sans compter les multiples éléments extérieurs inconnus sur lesquels on ne peut avoir de contrôle (stabilité électrique, parasites électro ou magnétiques, chocs d’un balai, utilisateur lui même, …) qui conduisent parfois à des pannes non franches qu’il est quasiment impossible de reproduire, comprendre et éviter. Les systèmes fermés (logiciels ou matériels) induisent eux aussi une part d’inconnu qui ne nous laisse que la possibilité de constater: c’est en panne, ou ça a été en panne, mais on ne sait pas pourquoi.

Or, lorsqu’un client fait appel à un professionnel, il veut une réponse. Et si le professionnel avoue son ignorance, c’est qu’il est nul et qu’il faut s’adresser à quelqu’un d’autre. La tentation est alors forte d’inventer une cause ou une explication qui satisfera le client, bien qu’on ne sache pas réellement si elle est juste. Déjà que le métier d’informaticien paraît obscur aux non initiés ((ouvrez une ligne de commande chez un client, il vous prend déjà pour un hacker)), que les termes techniques et les explications sont incompris ((ce qui permet à certains de raconter n’importe quoi)), que les médias ne parlent de l’informatique que pour ses effets négatifs (pirates, virus, pédophilie), on arrive très vite à une réputation de menteurs et de voleurs, pas loin derrière les garagistes. C’est parfois difficile à rattraper, surtout quand on passe derrière certains concurrents ((quand il ne s’agit pas du petit fils de la soeur du cousin du beau frère du collègue de travail du voisin qui « s’y connait » et à qui on fait plus confiance)).

Si en plus on apporte des mauvaises nouvelles au client, je vous laisse imaginer ses impressions. Heureusement qu’on ne tue plus les porteurs de mauvaises nouvelles!

Intervenant souvent sur des pannes ((souvent sur des systèmes que je découvre)), le client veut que ça refonctionne au plus tôt ((c’est à dire juste après son appel)) et que ça ne se reproduise plus ((il paye, donc il veut une garantie)). Or, pour étudier une panne, il faut laisser le système dans l’état où il se trouve, c’est à dire en panne. Comme bien souvent un simple redémarrage suffit à résoudre le problème ((en particulier chez qui vous savez)), difficile de savoir le pourquoi et d’être certain que ça ne se reproduira plus. Ce n’est pas le plus difficile à faire comprendre à un client, quand on emploie les mots justes. Il peut comprendre qu’un redémarrage est nécessaire et que c’est un moindre mal mais il est tiraillé entre ce que vous lui dites et le discours appuyé des commerciaux ne disant que ce que les gens ont envie d’entendre. J’appelle ça le chant des sirènes.

En tant que particulier, professionnel ou simple être humain, j’y suis aussi sensible. Entre les publicités et les envies d’être rassuré, difficile de faire la part des choses ((assurances, mutuelles, retraite, services bancaires, alarmes, … On a tous cédé une fois parce qu’on avait envie d’y croire)).

Alors, quand un commercial me jure ses grands dieux que tout est parfait, je lui fait voir la galerie ci dessous ((Y’a bien que des informaticiens pour prendre ces trucs en photo. Et en plus à aimer ça…!)). Ce sont des photos provenant d’Internet pour la majorité, plus quelques unes de mon crû.

Quand un client veut que ça ne se reproduise plus, sans mettre les moyens, je lui fais aussi voir cette galerie. Il comprend alors que si des banques ou des aéroports restent confrontés à des pannes pouvant compromettre la sécurité de leur système alors qu’ils y ont mis des moyens importants ((Et souvent beaucoup plus que le budget disponible chez mon client)), l’objectif de zéro panne n’est pas accessible immédiatement et qu’il va falloir étudier une tolérance de panne acceptable.

Au final, quand on a compris qu’il y aura une panne, qu’on ne saura pas pourquoi ni comment, la seule question importante qu’il reste c’est: comment repartir rapidement après sinistre? Seul un système de sauvegarde efficace ((testé et vérifié régulièrement, ce qui n’est pas le cas dans beaucoup d’endroits)) et une méthodologie de travail adaptée ((Ne pas multiplier les emplacement des données, classer les informations, …)) permettent de relancer, plus ou moins rapidement ((selon les moyens mis en oeuvre et l’acceptation d’un délai de coupure de service)), le système d’information nécessaire au fonctionnement.

Vous qui me lisez, à quand remonte votre dernière sauvegarde vérifiée?

Aucun risque!

Des fois, on voit des petits détails qui nous font faire des bonds, qu’on soit informaticien ou pas.

Vous ne voyez pas? Cliquez sur l’image pour la voir en grand.

Toujours pas? Bon, je vous aide

Oui, un objet métallique à moins d’un demi centimètre de fiches alimentées en 220V. Aucun risque d’arc électrique. Aucun risque qu’un client ne s’amuse à le tripoter pendant que la vendeuse est occupée. Aucun risque, je vous dis.

Sauf celui de passer pour un con lorsqu’on le signale, parce qu’il faut bien que l’ordinateur fonctionne pour pouvoir vous commander vos lunettes, Monsieur! ((Je schématise fortement, bien sûr, mais le message est là))

Claques perdues: +1

Ne rien négliger est la clef du succès!

Depuis plusieurs mois, j’avais un problème chez un de mes clients. Problème qui me faisait tourner en bourrique et qui commençait à me faire perdre de la crédibilité auprès de celui ci. Sans compter le temps perdu.

Il y a donc six mois, je lui ai remplacé l’un de ses postes poussif par un ordinateur récent et gonflé côté processeur et mémoire. Ordinateur que j’ai assemblé moi même à partir d’éléments achetés chez mon fournisseur habituel. Dans le même temps, il est passé de XP à linux, ce qui fait que la rapidité de fonctionnement n’est en rien comparable à la précédente. Le poste est installé sous un bureau appuyé au mur, à côté d’une fenêtre ensoleillée l’après midi. Il n’y a pas de clim, mais ils ouvrent la fenêtre avant de commencer à suffoquer. Ça a son importance, vous allez le voir. L’ordinateur est branché sur une prise multiple qui est elle même branchée sur un onduleur, sur le côté opposé du bureau, qui alimente aussi le poste voisin.

Depuis son installation, le client est content de la rapidité de l’ordinateur, satisfait du fonctionnement simple de Ubuntu, et ravi de ne plus avoir à dé-véroler ce poste en permanence. À part un très léger détail: l’ordinateur s’éteint tout seul aléatoirement! En particulier quand il fait chaud et qu’ils ouvrent la fenêtre.

Bon, il redémarre vite et les documents sont stockés sur un serveur, ce qui fait que les dégâts sont limités, mais ça contrarie quand même le fonctionnement de la société (et surtout de l’utilisateur qui est sur l’ordinateur), et ce n’est pas très sérieux.ordinateur_hanté

Donc, tous les deux jours environs, je passais chercher pourquoi ce PC se coupait sans raison. Vu que les utilisateurs ne sont pas très précis niveau vocabulaire, j’ai pensé qu’il pouvait s’agir de l’écran. Écran que j’ai changé, sans succès.

J’ai changé l’alimentation, ayant déjà eu des problèmes sur certaines séries. La carte graphique aussi, on tombe parfois sur des incompatibilités étranges, le matériel fonctionnant bien sur des ordinateurs différents, mais pas ensemble… Sans succès.

J’ai pris la tour et j’en ai laissé une en remplacement le temps que je fasse des tests. J’ai stressé l’ordinateur, je l’ai fait travailler dans une étuve avec de l’air chaud fourni par le sèche cheveux tout neuf  de ma femme qu’elle a gentiment accepté de me confier (après âpres négociations quand même…). Résultat, fonctionnement impeccable et coupure de sécurité dès que la température atteint la valeur limite fixée dans le bios, ce qui est plutôt rassurant.

Comordinateur_fondume l’ordinateur est au soleil l’après midi, derrière une fenêtre, et que celui ci est noir, j’ai bien pensé que le climat de la côte catalane pouvait provoquer les problèmes énoncés. Sauf qu’à 80°C le réglage de coupure, on peut supposer que la température interne du boitier n’en soit pas loin (disons 70°) ce qui fait que la température de la pièce aurait été insupportable pour tout être humain encore en vie dans les environs proches. A fortiori pour l’utilisateur assis à côté. Je pense qu’ils m’auraient signalé ce genre de détail…

J’ai réinstallé le système d’exploitation, refait l’ensemble des paramétrages, et j’ai rapporté la machine à mon client. L’utilisateur du poste étant en congés à cette période, j’ai donc pris mon temps, et j’étais certain que l’ordinateur était parfait dans ses moindres détails.

Puis au retour des vacances de l’utilisateur, nouvel appel pour la même panne. Je suis bien sûr retourné sur place. J’ai observé son mode de travail. J’ai travaillé tout une journée sur le poste. D’abord pour faire mon boulot perso (je n’ai pas trop le temps d’aller habiter chez mes clients) puis, voyant que tout fonctionnait, j’ai fait le travail de l’utilisateur avec lui à mes côtés, pensant que c’est son utilisation qui provoquait les coupures. Toujours rien, ou plutôt, tout allait bien.

Ce genre de panne intermittente est vraiment pénible. On finit par douter de ses capacités, on remet en cause son mode de fonctionnement et de réflexion, on en vient à se décourager et à envisager la possibilité de laisser tomber.

On imagine des choses aberrantes. L’activité réseau fait chauffer la carte graphique qui se déforme sous l’effet de la dilatation et vient bloquer la rotation du ventilateur du processeur, entrainant rapidement la surchauffe et la mise en sécurité. J’ai oublié de payer une facture et l’un de mes fournisseurs m’a fourni du matériel maudit (car fabriqué sur un ancien cimeterre indien) fabriqué à partir de silicium hanté (car provenant d’une terre sacrée) qui provoque l’arrêt de l’ordinateur à chaque fois que les aiguilles de l’horloge sont alignées. Le problème ne se produit pas avec moi car j’ai 1/3127559e de sang indien et que mon voisin un peu sorcier fait uriner son chien sur les roues de ma voiture tous les matins. Aberrantes, je vous dis…

C’était devenu un running gag qui ne me faisait plus rire: mon client me proposait de m’embaucher à temps plein pour que ma présence suffise à faire fonctionner l’ordinateur. Certains de ses clients pensent que je fais partie de son personnel, c’est pour dire… Je pourrais accepter, je suis désormais capable de remplacer presque tous ses employés.

Et puis, la semaine dernière, j’ai été touché par la grâce. J’ai vu la lumière! Paradoxalement, c’est en voyant une lumière s’éteindre que j’ai compris (pendant une seconde, j’ai pensé à House…).

J’ai bien sûr vérifié les branchements de l’ordinateur lors de mes nombreuses interventions. Du PC à la prise multiple, prise possédant un interrupteur avec un témoin lumineux qui indiquait la présence de tension. Interrupteur que j’avais d’ailleurs condamné avec la même colle qui permet de se tenir la tête en bas sous les avions.

Par contre, j’ai bêtement fait confiance au circuit électrique en place. Je ne vais pas non plus démonter les goulottes pour vérifier le circuit, mais je vous promet que la prochaine fois, je suivrais les fils jusqu’à la prise finale, quitte à déménager la pièce.

Derrière le bureau, entre le mur et le fond de bois du bureau, se trouvait une autre prise multiple du même modèle, servant de rallonge. Et lorsque l’utilisateur, qui est plus grand que moi, se détendait et allongeait les jambes, il appuyait sur le fond du bureau, qui lui même appuyait légèrement sur l’interrupteur provoquant une coupure de l’alimentation entre l’onduleur et le PC. L’extinction du poste faisait alors sursautter l’utilisateur qui bougeait ses pied, remettant alors le circuit sous tension et ne lui permettant pas de voir que l’écran était éteint et non en veille, ce qui aurait pu me mettre sur la piste. La première prise multiple étant allumée lorsqu’il se penchait pour regarder, comme je lui avait demandé, m’avait fait éliminer les problèmes d’alimentation très tôt, puisque, en plus, elle était reliée à l’onduleur. Et s’il ouvrait la fenêtre, il s’appuyait légèrement sur le bureau pour garder son équilibre, vu que le sol est encombré de dossiers et cartons.

Lorsqu’il était avec moi, sans doute impressionné parce que j’ai le double de son âge (et peut être aussi parce que je surveillais ses moindres faits et gestes), il se tenait droit sur son siège sans se permettre de s’étendre comme il le faisait quand il était tout seul. Et comme j’ai tendance à replier mes jambes sous le siège au lieu de les étendre, j’aurais pu travailler des mois sur le poste sans jamais rien remarquer!

Moralité: Il faut toujours suivre les fils d’un bout à l’autre pour s’assurer que rien ne perturbera la chaine.

Je sens que ce soir, je vais dormir l’esprit plus tranquille.

Ça me rappelle une autre anecdote, que je vous raconterais une prochaine fois, celle du moniteur hanté…